Guillermo Rosales, Mon Ange,

Guillermo Rosales, Mon Ange, Actes Sud.
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Frôlé par l'aile de l'imbécillité...
"C'était un de ces refuges marginaux où aboutissent les gens que la vie a condamnnés. Des fous pour la plupart. Mais aussi des vieillards que leurs familles abandonnent pour qu'ils meurent de solitude et n'empoisonnent plus la vie des triomphateurs[...] Une de ces maisons qui recueillent la lie de la société".
Et le narrateur, exilé cubain, avili et cultivé, se retrouve dans un antimonde où on applaudit ses méchancetés. C'est l'univers du mal.
On pense aux tableaux de James Ensor, aux vieilles de Goya, frémissant de connaître seulement par l'art,les asiles de nuit, les mouroirs pour vieux.
De ces bas-fonds de l'humanité surgit une beauté effrayante: les sentiments s'y mêlent pour une folle qu'on brutalise, et qu'on viole, qui dit à tout "oui, mon ange".
"Mes sentiments envers elle sont un mélange confus de pitié, de haine, de tendresse et de cruauté".

rotko a écrit:

une folle qu'on brutalise, et qu'on viole, qui dit à tout "oui, mon ange".
"Mes sentiments envers elle sont un mélange confus de pitié, de haine, de tendresse et de cruauté".

Et pourtant, avec elle, avec Mon Ange, comme dirait Verlaine

- L'espoir luit comme un brin de paille dans l'étable...

A un interlocuteur, [Remington sur fr.rec.arts.litterature] qui disait être interessé " parce que l'histoire [de mon ange]prend place et se
déroule dans un espace clos,[que] Tout se passe à l'intérieur de l'asile, et [que] les règles sociales changent. "

je précise que les personnages sortent.

De plus le lieu clos, c'est vaste : depuis la chambre, le train, l'île, d'Agatha christie à Lehane et en passant par Sartre et O'Neill, on tourne en rond. On pense aussi à l'Amerique notamment depuis le 11 septembre (cf land of plenty de im wenders).

Et "mon ange" s'ouvre, au propre comme au figuré, aussi sur cet exterieur lui-meme sans issue. L'auteur, cubain exilé (L'île sous embargo) se suicide (exterieur sans issue).