Lecture-plaisir
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Lecture-plaisir

Partage et avis sur: Littérature française, Littérature américaine, Littérature anglaise, Littérature enfant, SF etc...
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

 

 Joyce Carol Oates

Aller en bas 
AuteurMessage
Bachy Pierre
Bavard
Bachy Pierre


Nombre de messages : 12
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 16/11/2005

Joyce Carol Oates Empty
MessageSujet: Joyce Carol Oates   Joyce Carol Oates EmptyMer 28 Déc - 9:42

Les chutes

Le premier mari d’Ariah s’était jeté dans les Chutes. Et donc son second mari était condamné à mourir dans les Chutes.

L’intrigue se situe à Niagara Falls, dans l’Etat de New York. Cette région a vu se métamorphoser ce lieu touristique en délire industriel (on y trouve désormais la plus forte concentration d’usines chimiques du pays). Ce décor, furieux, bouillonnant, est le théâtre du drame qu’échafaude Oates : histoire brève et violente d’une noce achevée dans les Chutes, puis complainte longue et fébrile d’un mariage brisé par une société qu’on ne trahit pas sans le payer de sa vie. Elle a une vision d’une Amérique en chute libre, à la recherche de son propre rêve atomisée par une croyance folle dans le progrès, les pulsations de mort qui parcourent ses héros brûlés par une révolte interdite, l’affrontement entre des générations dont les fils reproduisent les crimes des pères.

Dans le vaste lit du Rainbow Grand Hotel, près de chutes du Niagara, Ariah Littrell se réveille de sa nuit de noces. Seule et sidérée de l’être. Un mot énigmatique l’attend. Mariée depuis trop peu de temps pour connaître les hommes, elle nourrit pourtant un pressentiment terrible : et si Gilbert s’était suicidé en se jetant dans les chutes ? Bientôt, la police de Niagara confirme qu’un homme ressemblant à son époux, Gilbert Erskine, a bien disparu dans les Horseshoe Falls, un peu en aval d’une attraction naturelle appelée « Entonnoir du diable ». Dans cette « capitale mondiale de la lune de miel », la jeune mariée se voit isolée.

Ariah se remarie avec l’avocat Dirk Burnaby, un étrange et brillant personnage fasciné par la jeune femme autant que par les chutes. Dick va disparaître dans des circonstances non élucidées officiellement, soulevant un pan peu glorieux du passé américain des « fifties » et « sixties » : la pollution industrielle de toute la région. En fait, il fut coincé à des fins criminelles par un semi-remorque et une voiture de police. Son véhicule heurta la glissière de sécurité et l’inévitable se produisit.
Joyce Carol Oates détruit les mythes, les légendes, les rêves. Il ne faut pas la lire pour être rassuré, mais pour être réveillé. C’est une douche froide. Elle préfère la vérité à tout. Tout au long du roman, on retrouve un florilège de ses obsessions : la violence contenue toujours prête à exploser, la fascination troublante pour la mort, la corruption, les scandales soigneusement étouffés par la cupidité des pouvoirs en place, la malédiction qui peut peser sur un nom, une famille. Les phrases sont rapides, heurtées comme les émotions qui vous bombardent. Ou comme des directs à la boxe, un sport qu'affectionne particulièrement Joyce Carol Oates. Ce sentiment d'intensité semble parfois se transmettre de l'auteur au lecteur. Il y a là, comme dans les rapides de Niagara, quelque chose de bouillonnant qui vous happe diaboliquement. On referme le livre un peu étourdi par cette écriture cinématographique, dramatique, auditive qui fait miroiter les mots sur la page. Et l'on comprend mieux la définition que Conrad donnait de l'art du roman, « la conversion en mots de forces nerveuses ».

http://users.skynet.be/pierre.bachy/oates-chutes.html
Revenir en haut Aller en bas
http://users.skynet.be/pierre.bachy/
 
Joyce Carol Oates
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» "Johnny Blues" et autres oeuvres de Joyce Carol Oa
» Lignes de vie de Graham Joyce
» "pas de veine" de carol Higgins Clark

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Lecture-plaisir :: Littérature :: Littérature étrangère...-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser