Umberto Eco est né sous une bonne étoile, car son nom est l'acronyme d'une formule latine "Ex coelis oblatus" qui signifie "tombé du ciel".
Son grand-père était un enfant trouvé et on le nomma "Eco" parce qu'il venait de nulle part comme un ange surgi de l'au-delà. Son petit-fils ne pouvait qu'être divin !
Yambo, le héros du roman de "La flamme de la mystérieuse reine Loana" a l'âge d'Eco. Il lui ressemble, il a son âge et lui aussi est passionné de vieux parchemins.
Ce cinquième roman écrit par U. Eco ne ressemble en rien aux autres car il s'agit vraisemblablement de son autobiographie.
Le héros, Yambo, est libraire et perd la mémoire à la suite d'un infarctus. Il a tout oublié de sa famille, de ses amis, de ses amours. Il part à la recherche de ses souvenirs et tente de reconstruire son passé à travers les romans de son enfance qu'il retrouve à sa sortie de l'hôpital, dans son grenier. Ils vont de Pinocchio à Cyrano en passant par Flash Gordon et Arsène Lupin.
Il revit en même temps son adolescence dans l'Italie fasciste de Mussolini. Mais il recherche également une mystérieuse Lila qui se perd dans les contours de sa mémoire défaillante.
Un deuxième accident dû à une trop forte émotion le replonge dans le coma. On suit à nouveau ses tâtonnements pendant lesquels il essaie de se reconstruire. La silhouette obsédante de la reine Loana, cette magicienne, le poursuit dans le trouble de ses souvenirs déficients.
Yambo semble finalement préférer le rêve et l'amnésie aux horreurs vécues pendant la période fasciste.
Il lui reste aussi en mémoire, de façon très précise, quelques citations de Kafka ou de Rimbaud.
Comme j'aime U. Eco, j'ai lu ce livre avec beacoup de plaisir et d'attention car son érudition est remarquable et ce roman retraçant sa propre vie, me l'a rendu d'autant plus émouvant .