Jean Rolin

Jean Rolin, L'organisation, Gallimard.
2070745511
Un pied-nicklé chez les Maos.
Sur le moment, rien n'est drôle dans la vie du militant, mais avec le recul l'intéressé lui-même rit de la prétention à mener, à quelques-uns, la guéguerre contre le capitalisme international. On vit donc une succession de mésaventures héroi-comiques, jeu de cache-cache avec les flics, accès de paranioa collective, Don Quichottisme effréné, et ... réels déboires !

Plaisir supplémentaire, celui de décrypter le récit. Sans doute marqué par le culte du secret-transparent, Jean Rolin désigne par les seules initiales les lieux et les usines fréquentées par les petits soldats du Grand Mao. Or c'est précisement la région Nantes-Saint-Nazaire, où il était courant, quand on rendait visite à un ami tombé dans la religion mao, de découvrir caché dans un placard, voire sous la table, un autre maoiste, également connu, mais qui prétendait passer inaperçu.

Bref, "l'illusion d'une révolution prolétarienne imminente" se dissipe, et notre rebelle part à la dérive, en Irlande, au Portugal, en Guinée... et, au lieu de militants orthodoxes ou pittoresques, en vient à frequenter délinquants et marginaux de tous poils.
Certains épisodes, sans doute authentiques, prennent alors une valeur symbolique : cure de "désintoxication" et "conversion", mais racontées de facon si burlesque qu'on croit à une farce....

Mais as-tu aimé le roman ?
À propos de Jean Rolin... Tu as lu Terminal frigo ? J'hésite à mettre La Clôture dans ma liste de lecture. Devrais-je ?
M.
p.s. T'écrirais pas des 4e de couverture quelque part par hasard ?

Marie a écrit:

Mais as-tu aimé le roman ?

L'organisation ?
j'ai bien aimé le début,(la première moitié du roman) la suite était plus terne à mon avis et il me baladait un peu partout, ce Jean Rolin ) Lis-le on parlera de la fin, en privé.

Terminal Frigo semble avoir du succès, et j'ai entendu l'auteur en lire des passages. Il y a un malentendu frequent sur son livre. Certains veulent y voir une sorte de reportage quand leur ville portuaire est en cause, d'autres y voient une recherche historique sur qq faits passés, alors que l'auteur précise bien qu'il ya une promenade et un fil personnel, familial.
Bref, toutes ces interventions de lecteurs ont un peu irrité notre auteur. Il venait de passer sur france inter et le journaliste qui n'avait sans doute lu que le début du roman tirait le livre vers le roman policier !

des 4é de couverture ? serais-je copié ?