"325 000 francs » de Roger Vailland. Livre de poche.
Busard est amoureux de Marie Jeanne, à Bionnas (Oyonnax). Pour quitter la petite ville, et échapper au monopole de l’usine locale, il tente en vain les courses cyclistes. Finalement tenir un snack bar près d’une autoroute permettrait aux deux personnages de se mettre à leur compte pour conquérir leur autonomie.
Pour réaliser ce rêve, il leur manque 325.000 francs que Busard entend gagner en travaillant sans discontinuer, avec un ami, sur une presse à injecter des moules en plastique.
Point d’effets de style, le récit est sec comme un coup de trique. Le narrateur intervient, juge ses personnages et jette sur cette France des années 1950 un regard lucide. Comment ne pas penser à tous ceux qui, actuellement virés des petites usines locales, se voient du jour au lendemain dans l’impasse ?
Roger Vailland expose aussi sa théorie de la forme physique et intellectuelle : « être en forme », c’est connaître « l’extrême pointe de l’éveil ». Socialement et individuellement, l’œuvre est tonique.