Une banale Histoire de Tchekhov

Une banale histoire est une sombre nouvelle (une des plus désolante de Tchekhov) qui reprend une partie du journal d’un vieux professeur. Nicolaï Stepanovitch professeur émérite ayant reçu moult médaille, ayant été anobli, philosophe sur sa vie passée et à venir. Ses plus belles années sont derrière lui et devant c’est la mort qui l’attend. Mais Nicolaï qui toute sa vie a été un modèle de tempérance, devient acariâtre et se révolte de son sort, il n’accepte plus les minauderies de sa femme, le fiancé menteur de sa fille. La seule personne trouvant grâce à ces yeux est la jeune Katia qu’il a vu grandir, heureuse, malheureuse. Il fini par « s’enfuir » de sa lamentable existence en se rendant de plus en plus souvent chez Katia qui lui donne l’attention qu’il ne trouve pas chez lui. Cet homme qui toute sa vie a été plus que passif, veut sur le déclin montrer son caractère mais il se rend compte que c’est peine perdue que rien ne pourra plus changer le cours immuable de sa vie.

Mon avis : J'ai vriament trouvé cette nouvelle très sombre. Les slaves s'y entendent pour les trémolos et le le côté dramatique. L'année dernière, j'ai été voir au théâtre la piece " Mets ta main dans la mienne" l'histoire de la correspondance entre Tchekhov et son épouse. Beaucoup de romantisme, d'espoir. Chose que je n'ai pas retrouvé dans une histoire banale. Beau livre mais mon avis reste quant à lui très mititgé. Je ne sais toujours pas vous dire si j'ai aimé ou pas ce livre.

si tu ne t'es pas ennuyée en la lisant c'est que tu as accroché, non ? pour tchekov, on lui fait la reputation d'un ecrivain sombre - je ne veux pas nier ce caractère dans cette nouvelle ! mais c'est aussi un auteur comique, et bien souvent on interprete, dit-on, de facon trop sombre son théâtre, a ce qu'on m'a dit

En fait Tchekhov croyait être comique. Mais hélas ne l'etait pas tellement.
Et non je ne me suis pas ennuyé en lisant ce livre. donc.. oui certainement que je l'ai apprécié

Ah ! Tchékhov ! L'un des plus grands !

Cette délicatesse dans le non-dit, cette manière de relever le petit détail qui incite l'esprit du lecteur à vagabonder et cette complexité dans l'analyse psychologique - cette cruauté aussi.

Par son style, il est déjà du XXème siècle. Et ses personnages - je pense surtout à son théâtre - c'est vous, c'est moi, c'est l'Autre. Je ne parle pas du contexte social, bien entendu mais de ces vies prisonnières, languissantes, pleines d'utopies et de désespoirs. Tchékhov est amer, redoutablement amer et d'un pessimisme de médecin qui en a trop vu.

Connaissez-vous son "Esprit des Bois" ? C'était une pièce inachevée que j'ai lue dans une vieille édition mais que je n'ai trouvé reprise nulle part à ce jour. Il s'agissait d'une préfiguration d'"Oncle Vania." Pour moi, en dépit de son caractère non fini, c'est le meilleur de tout ce qu'il a pu concevoir.

Tchékhov, c'est une part de nous-même, une part d'universel, quelque chose qui, en dépit des apparences, n'a rien de typiquement slave. A un point tel que, parfois, je me dis que Tchékhov est beaucoup plus universel que Tolstoï.

Si tu aimes Tchékhov, Belle, tout particulièrement dans ses nouvelles, tu devrais lire Mansfield.