clarabel Bavard
Nombre de messages : 43 Date d'inscription : 15/03/2005
| Sujet: Un pedigree - Patrick Modiano Lun 21 Mar - 20:21 | |
| Gallimard - 122 pagesJ'avais le pressentiment qu'il fallait connaître davantage d'oeuvres écrites par Modiano avant d'attaquer ses fameuses mémoires, publiées sous le nom d' "Un pedigree". Effectivement, j'aurais dû ! Et je regrette un peu car certaines subtilités auraient glissé sur moi comme l'eau claire !.. Hélas, j'y reviendrai lorsque je serai plus calée en la matière ! A part "Dora Bruder", je n'ai pas encore lu d'autres Modiano ! La honte... Donc, "Un pedigree" au démarrage déconcerte car l'auteur se contente franchement de rédiger un long listing de noms, autant de fleurons superbement inconnus désormais, mais faisant partie de ce microcosme de célébrités de l'époque des années 40 ! Les jeunes années des parents Modiano, un père magouilleur et une mère actrice égoïste. Un mauvais départ pour l'enfant Patrick, vite confié dans des pensionnats, ou à des relations à droite, à gauche. Des rendez-vous éclairs avec un père dans des cafés, des allusions à des trafics louches, des devoirs dans les bureaux des directeurs de théâtre, des rues de Paris qui se gagnent et se perdent... Honnêtement l'enfance de Modiano n'a rien, strictement rien, de reluisante. Sans doute l'homme a su tirer une matière pour écrire ses romans, on devine rien qu'aux titres : La ronde de nuit, De si braves garçons, Quartier perdu, Dimanches d'Août, Un cirque passe, etc... Mais ce qu'il y a de très complexe dans ce livre, c'est l'effet mitraillette : une succession de noms, d'événements, de lieux, de rencontres, mise à la chaîne, sans transition, sans logique. Juste une volonté de l'auteur de se débarrasser de tout ça, au lieu de fournir un travail d'intropection - chose qu'il abhorre. Certaines scènes, marquantes, sont jetées en pâture au lecteur avide de détails, mais il n'en sera rien ! On ne s'attarde jamais avec Modiano : la mort du frère, la police qui l'embarque dans un panier à salade, les fâcheries, les bouderies, les quémandes muettes pour un peu d'estime vers sa mère, rien !.. L'auteur tait ses regrets, à peine les esquive-t-il, il met en parenthèse ses rancoeurs et jamais n'en vient à rendre des comptes ! C'est un livre pudique, une décharge de trop-plein, des sentiments confus, une volonté de ne plus se sentir sur le qui-vive, d'être léger. Un livre pour les inconditionnels de l'auteur ! | |
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