ses grands yeux asombris ont perdu le soleil
ils ne se distinguent plus du noir qui les entoure
plus rien n'a d'importance, elle sombre dans un sommeil
qui semble la guider vers la fin du parcours
ses paupières restent ouvertes, avides d'un miracle
auquel elle ne croit plus mais qui la garde en vie
elle a peur d'oublier et revoit les obstacles
qui lui ont empêché d'entrer au paradis
ainsi reviennent les corps auxquels elle s'est donnée
s'amusent à la hanter des visages sans noms
assoiffés d'interdits, ivres d'éternité
malheureux éphémères vaincus par la passion
elle ne cherche plus à fuir car se sait rattrapée
par ceux qu'elle redoutait, les aimés-les hais
ce couteau dans la chair la laisse, délivrée
des pleurs et des larmes qui lui étaient promis.