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Bachy Pierre
Bavard
Bachy Pierre


Nombre de messages : 20
Date d'inscription : 01/04/2005

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MessageSujet: Partir   Partir EmptyJeu 22 Juin - 12:45

Tahar Ben Jelloun situe la trame de son roman à Tanger dans les années 1990. La ville est gangrenée par le chômage, la prostitution, la corruption et les trafics en tout genre. Le lieu est un parfait observatoire des rêves d'une Espagne située à 14 petits kilomètres. Au café Hafa, Azel – Azz El Arab -, diplômé en droit sans emploi, tue le temps, obsédé par l'ailleurs. Quitter le pays. C’est une obsession, une sorte de folie qui le travaille jour et nuit. Comment s’en sortir, comment en finir avec l’humiliation? Partir, quitter cette terre qui ne veut plus de ses enfants, tourner le dos à un pays si beau et revenir un jour, fier et peut-être riche, partir pour sauver sa peau, même en risquant de la perdre... Il y pense et ne comprend pas comment on en est arrivé là; cette obsession devient vite une malédiction. Il se sent persécuté, maudit et voué à survivre, sortant d’un tunnel pour déboucher dans une impasse.

Sortant d’un pub, Azel se fait tabasser par deux hommes à la solde de l’homme le plus puissant de Tanger. Le voyant en mauvais état, Miguel le ramasse et l’emmène dans sa voiture. Miguel est un mondain dans l’âme. Il adore les soirées où l’on fréquente des célébrités. Cela l’amuse et il en tire une certaine fierté. Il comprend qu’une aventure ou même une histoire sérieuse est pos¬sible. Il l’emmène chez lui à Barcelone avec un visa en bonne et due forme. Il aime la peau mate des Marocains, leur maladresse, mot qu’il utilise pour parler de leur ambiguïté sexuelle. Il aime leur disponibilité, qui marque l’inégalité dans laquelle les liens se tissent. Ainsi, tantôt domestique le jour, tantôt amant la nuit. Habillé d’une façon quelconque pour faire le marché la journée, vêtu avec des habits de choix le soir pour le désir et l’acte sexuel. Nanti parmi les Moros sans papiers qui peuplent les bas quartiers de la cité catalane, voilà Azel, de jour comme de nuit, au service de Miguel. Bientôt, sa sœur Kenza vient le rejoindre. Miguel conclura avec elle un mariage blanc pour qu’elle reçoive également son visa. Pour ce faire, il se convertira à l’islam, ce qui facilitera également l’adoption de ses deux fils Halim et Halima. Mais, si cette dernière croque sa nouvelle vie avec voracité, le protégé de Miguel s'enfonce dans la désespérance. Il vole des objets de valeur à Miguel qui le chasse de chez lui. Azel prend conscience de sa condition de Moros et se tire.

Il devient alors indicateur de la police terroriste et meurt égorgé par les Frères musulmans comme un mouton à l’Aïd-el-Kébir.

Au cours du réc it pointent les grandes interrogations de ce siècle sur l'identité des peuples, les affres de l'exil, les relations entre le Nord et le Sud, les hommes et les femmes, l’islam. Finalement, les exilés sont emportés par le vent du retour. Ils vont sans se poser de question, sans se demander ce qu’il leur arrive. Ils croient que le destin est là, les tirant vers la terre des origines, les ramenant vers le pays des racines, le destin qui s’est présenté à eux comme une sorte d’impératif, une parole non discutable, un temps hors du temps, une ascen¬sion vers le sommet d’une montagne, une belle promesse, un rêve scintillant, brûlant les étapes et dépassant l’horizon. Ils prennent la route et ont déjà oublié pourquoi ils ont émigré. Ils se dirigent vers le port. Là, une voix intérieure, une voix familière leur demande de monter dans un bateau baptisé Toutia, un bateau modeste où le capitaine a planté un arbre, en fleur et qui sent bon, un oranger ou un citronnier…

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