Bachy Pierre Bavard
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| Sujet: Wolfram Fleischhauer Ven 21 Avr - 19:01 | |
| LA LIGNE POURPRE Le tableau est probablement la plus célèbre des toiles réalisées par un artiste inconnu officiellement. Exposé au Louvre, il est appelé « Gabrielle d'Estrées et l'une de ses sœurs ». On y voit deux femmes dans une baignoire. La brune pince le bout du sein de la blonde, qui tient une bague entre le pouce et l'index. Si l'identité de la première est incertaine, la seconde est indubitablement la belle Gabrielle, maîtresse d'Henri IV à qui elle avait donné deux fils. Un jour, Koszinski, un ami du narrateur Michelis, trouve par hasard le manuscrit de Morstadt qui pourrait bien éclairer le mystère encore jamais résolu posé par l'origine de cette peinture. On part à la suite du narrateur dans une plongée au coeur de l'histoire, à la suite d'un jeune homme, Vignac, qui a décidé d'être peintre à la cour d'Henri IV, au moment de la mort mystérieuse de sa maîtresse attitrée, Gabrielle d'Estrée. Il est désormais certain que le peintre ou le commanditaire de la toile du Louvre a, dans son tableau, voulu faire allusion au double langage que tenait Henri à l’égard de ses maîtresses. Ce livre est écrit sans fausse prétention, l’auteur cherche juste à découvrir la vérité. Tout est basé sur des faits et des documents historiques, et bien que romancée, cette histoire est tout à fait crédible. On n’y affirme rien mais on cherche juste à savoir. Les éléments qui concluent l’enquête sont tellement bien amenés que l’on ne peut qu’acquiescer. Le drame qui s’est joué est terrible et nous sommes presque déçus de lui trouver une explication rationnelle. La cruauté de l’époque, les mariages arrangés pour réconcilier les ennemis ont eu raison de cette jeune fille abusée par tous. Malgré un développement mieux structuré vers la fin du roman, le lecteur trouvera certaines longueurs et quelques passages plutôt lourds. Les données historiques sont bien utilisées mais la somme de détails ajoutent au roman une sensation de ralentir le rythme. On part donc du présent pour remonter le passé. Cette inversion temporelle, procédé d’une grande élégance, instille au roman une empreinte dramatique et fait de chaque incident une révélation qui permet de comprendre comment les personnages sont devenus ce qu’ils sont. http://users.skynet.be/pierre.bachy/fleischhauer_lignepourpre.html | |
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