En attendant de lire "
le traité d'atheologie" de Michel Onfray, on patiente en écoutant certaines remarques de bon sens - comprendre "qui vont dans le bon sens", du philosophe.
C'est vrai que dans notre "Etat laïc", on subit une overdose du sacré. Bien sûr le "voile islamique" brandi comme un drapeau, les cérémonies religieuses à n'en plus finir, sous tous les prétextes, les actualités remplies de références à ce que pense l'Eglise, sans parler du récent décès et de la future élection du chef de l'église catholique apostolique et romaine. On en vient, face à ces excès, à comprendre les réactions de blogueurs
http://blabla.blog.lemonde.fr/blabla/2005/04/blabla_96_habem.html Tout se passe en effet comme si, les pratiques chrétiennes ayant nettement régressé, les esprits en demeurent foncièrement imprègnées, ou pire, tombent dans des croyances irrationnelles de tous ordres. Certes nous avons eu des canonisations nombreuses ces derniers temps, un engouement orchestré pour les pélerinages de France, de Navarre, d'outre-Tage, et de Pologne - avec même quelques apparitions, mais le phénomène des croyances et des sectes prend une telle ampleur que dans l'adversité on se tourne plein d'espoir vers l'au-delà.
Il faut sans doute comprendre ainsi la réaction des Americains après le 11 septembre, sentiment de désarroi bien exploité par des dirigeants politiques décidés amener Croisade contre l'esprit du Mal et ses pays-suppôts.
Oui, mais dira-t-on, quel réconfort trouver devant les difficultés de l'existence,
sur quoi fonder une morale publique et privée ? Il n'est pas sûr, même aux yeux des pratiquants, que les interdits et tabous traditionnels sur le corps et les tentations charnelles soient des "péchés" entraînant la damnation éternelle. Qu'avons-nous fait de l'héritage des Lumières - Rousseau, Voltaire, mais surtout d'Holbach , Diderot, Helvetius ?
Actuellement la pensée philosophique répandue est celle d'un Comte-Sponville si gentil qu'il est capable à la demande de dire tout et son contraire,(voir ce fil) avec beaucoup de reférences aux Anciens et un style policé. D'autres fréquentent les allées du Pouvoir et servent de caution au Bal des Débutantes, font bon ménage avec le star-system, épousent des poupées Barby, etc....
Michel Onfray n'est pas de cet acabit, et conscient des inégalités sociales, ne prêche pas une morale du libre-arbitre independant des conditions matérielles et socio-culturelles. C'est pourquoi connaissant cet aspect contestataire hérité de Socrate, Diogène et autres, on sera heureux de lire le traité d'atheologie où
il examine d'un oeil critique les trois religions monotheistes qui prétendent règlementer notre façon de vivre.