Françoise Lefèvre, La grosse, Actes Sud.
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Un univers parallèle.
Les dédicaces à Christian Bobin et à René Guy Cadou situent l'écriture de Françoise Lefèvre dans un monde poétique, proche de l'enfance, à supposer qu'elle suive l'exemple de ses modèles. Toutefois elle n'a pas la sobriété de Cadou, mais penche plus vers le lyrisme, souvent/parfois retenu de Christian Bobin. Ici on vit dans le monde des sentiments, de ceux qui donnent de la magie au réel au point de le transfigurer.
Il suffit de rencontres pour que "tout ce qui paraîtrait laid ailleurs (prenne] ici l'allure d'un clos enchanté". Toutefois quand le monde extérieur se manifeste, il détruit tout. On passe du choeur des anges à la peinture d'Ensor, et c'est le calvaire qui commence.
L'écriture est musicale, mais abondante en références valorisantes, notamment poétiques ou picturales cf.pp.56-58. Des citations - non explicitées, émaillent aussi l'écriture ("je sais que tu m'attends", "la servante au grand coeur" etc...) sans doute pour jouer le rôle de levain. J'avoue être réservé devant ces pratiques.