BALZAC Séraphita

Balzac, Séraphita, berg international.
Un hymne à l'amour et à la connaissance mystique.
roman dédié à Madame Hanska.

MENU ALLEGE, plaisirs d'amour lyrique.

Pour le lecteur ordinaire,je conseille le début (I Séraphitüs , II Séraphita ) et la fin (VI "Le chemin pour aller au ciel" , VII "l'Assomption")
Le lecteur sera très impressionné par la description initiale du cadre norvégien où se situe cette histoire. Univers de neige et de glace, de fjords et de glaciers inaccessibles, où pourtant deux créatures jeunes et belles sont en contemplation. Le paysage de Caspar Friedrich où "le voyageur au dessus des nuages" (1818) traduit bien l'atmosphère du récit de Balzac (1800). http://aart.online.fr/caspar_david_friedrich.htm
Minna, fille du pasteur et Séraphitus y contemplent l'immensité.

Au désir d'amour de Minna, Seraphitus se dérobe, lui proposant Wilfrid comme substitut.

Or Wilfrid, cet étranger, brûle d'amour et d'adoration pour Séraphita, double et copie conforme de Séraphitus, jeune fille qui le stupéfie par sa beauté et la hauteur de vue de ses connaissances.
Finalement, tandis que le printemps fait fondre les glaces, Wilfrid et Minna assisteront à l'apothéose de Séraphitus/Séraphita qui leur ouvre l'accès aux beautés et sentiments surnaturels.
Lyrisme et descriptions somptueuses séduisent les personnages et le lecteur.

MENU COMPLET, très riche en protéines pour les neurones.

Les balzaciens inconditionnels trouveront dans le coeur de l'ouvrage (III, IV, V) les développements prolixes et ésotériques qu'affectionne leur auteur favori : exposés sur Swedenborg et l'illuminisme, considérations philosophiques sur les sciences terrestres - humbles balbutiements des Vérités éternelles, théorie des "Correspondances" entre le monde terrestre et les mondes célestes auxquels peuvent avoir exceptionnellement accès les Prophètes, les Voyants et les Artistes.

On goûtera les images emphatiques de Balzac qui s'enthousiame dans son récit :
Attitude de Wilfrid : "Ses yeux s'attachaient à Séraphita comme ceux d'un voleur caché dans l'ombre s'attachent à l'endroit où git le trésor".
Les vertiges de Minna :[elle] se sentait attirée par une force inconnue en bas de cette table, où elle croyait voir quelque monstre qui lui lançait son venin, monstre dont les yeux magnétiques la charmaient, dont la gueule ouverte semblait broyer sa proie par avance".

Enfin Balzac fait des cocktails audacieux entre l'abstrait et le quotidien : tel le pasteur qui, perdu dans ses spéculations, fait "une grimace philosophique pendant qu'il étalait une couche de beurre salé sur sa tartine..."
Balzac joue de l'orgue:-)